La « république sociale » est un concept se situant au cœur de la philosophie politique de notre pays, mais que bien peu sauraient définir clairement. Et pourtant, la république sociale est loin d’être un concept purement théorique et abstrait. Elle a imprégné notre mode de vie et fait partie de notre quotidien. La république sociale pourrait être définie comme notion se préoccupant du bien-être des citoyens. Elle a pour but de faire société autour d’un projet d’égalité et de justice. Elle inclue la notion de destin commun, fondée sur le principe de solidarité. Elle est à l’origine de notre République et elle est aussi son avenir.
En première partie de soirée, deux étudiants, Yash Savaliya et Rodolphe Hurtrez, ont pu témoigner dans le cadre du projet « Ils incarnent la République », développé par le Laboratoire. Leurs parcours particulièrement riches et inspirants ont mis en lumière la nécessité de renforcer et d’informer sur les dispositifs d’égalité des chances mis en place en France.
Ensuite, cette soirée a été l’occasion pour les organisateurs et représentants de chaque association de présenter les projets à venir pour l’année 2023. Qu’il s’agisse de continuer à informer sur les aides sociales pour les jeunes pour l’association De Plein Droit (représentée par Théo Fouquer) ou de mettre en place une véritable synergie des jeunes pour Youth’s Horizon et Le Laboratoire de la République (représentées par Lila Nantara), les projets sont multiples. Éric Clairefond, Délégué général du Laboratoire et Jean-Michel Blanquer, Président, ont également pu intervenir et s’adresser au public présent, particulièrement jeune :
Une antenne du Laboratoire de la République, c’est avant tout un engagement concret des jeunes : à la fois dans la vie intellectuelle, pour le débat, mais aussi dans la vie pratique pour traduire la République par des actions, souvent au service des autres, ou simplement pour qu’on se sente appartenir à la même entité, à la même nation, à la République française.
Enfin, une table ronde sur le thème « Droit social : réconcilier jeunesse et République » a clôturé la soirée, en présence de Richard Senghor, ancien Secrétaire général du Défenseur des droits, Hervé Terilynck, Directeur de cabinet de la Rectrice de la Région académique des Hauts-de-France et de l’Académie de Lille, David Dentreuil, Directeur des études et des stages de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Lille et Nathalie Flaszenski, Secrétaire générale du Conseil départemental de l’Accès au droit.
« La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. » C’est le projet de toute une génération, le fruit d’un investissement collectif qui s’inscrit dans une logique de concrétisation des promesses citoyennes, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La Sécurité sociale et les services publics en sont de parfaits exemples : depuis 1945, la République accorde à tous une sécurité face aux aléas de la vie. Pour la première fois, la volonté de la République est de sécuriser la vie des citoyens et d’atténuer la « peur du lendemain » que constituent la maladie, les accidents, l’âge ou encore l’instabilité financière. Les années 1980 font connaître à la République et aux citoyens une fragilisation du système, et de l’emploi en particulier, accompagnée d’un retour de cette « peur du lendemain » : la République sociale est déstabilisée.
Aujourd’hui, un obstacle persiste face aux vœux de la République sociale : l’accès aux droits. Les 18-25 ans et les plus de 60 ans sont les deux publics phares du Conseil Départemental de l’Accès au Droit du Nord (CDAD). Si les jeunes sont à l’aise avec le numérique, ils ne le sont pas intuitivement avec les démarches administratives en ligne. Cette capacité étant encore très dépendante du soutien familial, le CDAD œuvre pour l’accès aux droits de tous (accompagnement, informations, rendez-vous avec des professionnels : avocats, notaires, etc.), problématique essentielle dans un département précarisé.
À Lille, Bastia, Nantes, Metz et Lyon sont implantés des Instituts Régionaux d’Administration, faisant partie du réseau des écoles du service public. Au sein de ces instituts, la relation aux usagers est au cœur de la formation des élèves. « Simplifier, s’adapter, innover » sont les enjeux des futurs cadres de l’Administration française formés dans ces instituts, pour des services publics et une République sociale au plus proche des citoyens.
À la suite de la crise sanitaire et dans le but de toujours tenir cette promesse de citoyenneté sociale, des mesures structurelles et conjoncturelles ont été prises pour les étudiants comme les repas à 1€ pour les étudiants boursiers. Cependant, l’accès à ce genre de dispositif doit être garanti à tous. Il existe à cet effet un guichet unique : le CROUS pour centraliser les informations concernant les droits des étudiants. Par ailleurs d’autres plateformes ont été créées pour toucher un plus large public de jeunes, telle que « 1 jeune, 1 solution », permettant la réduction d’inégalités en termes de réseau et d’opportunités. Les jeunes sont au cœur de nombreux dispositifs de notre République sociale.
Dans la ville de Lille et plus globalement dans le Nord, l’accès aux droits est une problématique centrale. En partant de ce constat et grâce aux dynamiques permises par cette soirée de lancement d’antenne, le Laboratoire de la République est déterminé à faire vivre les valeurs républicaines, au plus près des jeunes citoyens lillois. La République au concret, c’est aussi tenir cette promesse de citoyenneté sociale !