Dans cette conversation sur "La création face aux défis de l'intelligence artificielle (IA) : retrouver le sens du récit", Thierry Taboy, responsable de la commission technologique du Laboratoire de la République, anime une rencontre stimulante entre deux figures de l'innovation culturelle et narrative : Nils Aziosmanoff, fondateur du Cube et directeur général du Cube Garges, pôle d'innovation culturelle, et Thierry Murat, talentueux auteur de bandes dessinées (son dernier ouvrage : "initial_A"). Ensemble, ils explorent l’impact de l’IA sur le processus de création. Entre réflexions sur les nouvelles formes d'expression artistique et les défis éthiques, cette conversation offre des perspectives riches et inspirantes.
La création artistique fait face à des défis sans précédent avec l’émergence de l’intelligence artificielle (IA). Cette technologie révolutionnaire offre des possibilités infinies, mais soulève également des questions éthiques, esthétiques et même métaphysiques.
D’un côté, l’IA élargit l’éventail des outils créatifs à disposition des artistes, leur permettant d’explorer de nouvelles formes d’expression, de générer des idées originales et de repousser les limites de leur imagination. Des domaines aussi variés que la musique, la littérature, les arts visuels et même la danse sont touchés par cette révolution. Les algorithmes peuvent aider à créer de la musique, à générer des poèmes, et même à chorégraphier des mouvements.
Cependant, cette expansion de l’arsenal créatif soulève des préoccupations importantes. Tout d’abord, il y a la question de l’originalité et de l’authenticité. Si une œuvre est créée par une machine, est-elle toujours considérée comme une expression artistique authentique ? Ou bien est-elle simplement le produit d’une programmation algorithmique ?
Ensuite, il y a les enjeux éthiques liés à l’utilisation de l’IA dans la création artistique. Que dire de l’impact sur les emplois artistiques traditionnels ? L’automatisation de la création pourrait-elle remplacer les artistes humains, ou plutôt les compléter ?
Enfin, il y a la question de la relation entre l’artiste et son public. L’IA peut-elle véritablement capturer l’essence de l’expérience humaine et émouvoir les spectateurs de la même manière qu’une création humaine ? Ou bien y a-t-il quelque chose d’irremplaçable dans l’acte de création humaine, dans toute sa complexité et sa subjectivité ?
Face à ces défis, il est crucial que les artistes, les chercheurs, les décideurs politiques et la société dans son ensemble engagent un dialogue ouvert et réfléchi sur le rôle de l’IA dans la création artistique. Il est temps de repenser nos conceptions de la créativité, de l’originalité et de l’authenticité à la lumière de cette révolution technologique, afin de garantir que l’art continue à enrichir nos vies de manière significative et profonde.
« L’origine d’un écrivain, c’est la bibliothèque » disait il y a peu Dany Laferrière. C’est précisément pour cela que l’artiste est un « sujet » pour les ennemis de la République et de l’humanisme, explique Rachel Khan dans cet éloge des artistes au cœur de la cité.
« L’origine d’un écrivain, c’est la bibliothèque » disait il y a peu Dany Laferrière. C’est précisément pour cela que l’artiste est un « sujet » pour les ennemis de la République et de l’humanisme.
« Ils sont les législateurs de l’ombre »
Il ne faut jamais oublier que les régimes totalitaires sont ceux qui réussissent à terroriser dans toutes les sphères de la vie, jusqu’à l’imaginaire. Ainsi, ils tuent la communication par les mots, par les sens et tuent le sens même de la politique, dont l’incessante conquête de la liberté est le principe fondamental. Les racistes autant que la nouvelle vague - qui se dit antiraciste - enferment l’artiste.
Pourtant, créer en liberté n’est pas un déni mais au contraire la traduction de l’inconsolable, de l’intraduisible en dépassant les identités carcérales. En donnant naissance à une nouvelle matière, la création est l’alliée de la réparation. Les artistes prédisent, influent sur les avancées, font bouger les lignes, permettent d’anticiper bien avant que les parlements ne se positionnent et préparent le terrain de la conscience. Gouvernants de l’imaginaire, dirigeants de l’indicible, ils sont les législateurs de l’ombre.
La création est une souffrance et prend un temps qui ne correspond pas à la vie d’un hashtag. Elle prend les douleurs de l’Histoire comme matière première. Elle les domine pour les enjamber. Cette volonté de réparation, présente dans toutes les disciplines artistiques, les rend poreuses entre elles. La réparation offre une cohésion du champ artistique et culturel, autant qu’un sentiment d’appartenance à notre patrimoine universel d’interrogations.
L’artiste est « embarqué » malgré lui
Certaines esthétiques ont été essentielles pour la lutte contre les violences, contre les inégalités. Le hip-hop témoigne depuis les années 80 d’une liberté, d’une volonté d’égalité, d’une profondeur poétique qui se place bien au-dessus des tentatives de censure et de castration. C’est grâce au hip-hop que des talents représentants toute la France ont émergé. C’est grâce à lui que la lumière a été faite sur certains territoires, que la culture gay a fait son entrée dans les cités via le voguing notamment, c’est grâce à lui que des jeunes filles prennent confiance en elles pour créer et s’émanciper. Le hip-hop est un art de liberté, inféodé à aucun dogme. Il se bat avec des valeurs de loyauté et de dépassement de soi, sans victimisation. Sans le conscientiser, c’est bien l’universalisme que la création défend.
L’artiste ne peut plus être seulement engagé, il est « embarqué » comme le disait Camus, devant des notions de citoyenneté et de laïcité qui se confrontent aux replis, aux mépris, à la haine en ligne. « Créer aujourd’hui, c’est créer dangereusement ...Toute publication et acte expose aux passions d’un siècle qui ne pardonne rien […] La question […] est seulement de savoir comment, parmi les polices de tant d’idéologies, l’étrange liberté de la création reste possible. »
Il faut protéger nos artistes !
La peinture, l’écriture, la musique sont des partages qui rapiècent le monde par mille chemins singuliers et autant de nuances d’un cœur vers d’autres. Les extrêmes des deux bords ne sont pas des éveillés, ils sont un cauchemar de l’imaginaire, de la création et s’organisent pour menacer la République et la démocratie. Or, grâce à ses fondamentaux, la France est le dernier bastion de résistance face aux extrêmes. Nous sommes regardés à travers le monde ! L’artiste œuvre toujours vers des chemins de traverse. Pour cela, il a comme outil, au-delà de l’encre et de ses pinceaux, la Déclaration de 1789, préambule de notre Constitution. Romain Gary, Dibango, Gainsbourg, Glissant, Rabelais, de Balzac, de Camus, d’Hannah Arendt, Senghor, Brassens sont des signatures à l’identité infinie. Loin de la déconstruction, la liberté de leurs mots est créatrice de nous-mêmes. Il faut protéger nos artistes, petits poucets qui savent retrouver le chemin de notre République.
Soutenir la création par la défense des idées
Le monde n’est pas humain pour avoir été créé par des femmes et des hommes, il devient humain par les mots et créations, qui permettent le dialogue, nécessaire à l’universalisme et à la démocratie. Si les soutiens publics à la création ne sont pas exigeants sur nos fondamentaux, les artistes vont disparaître pour laisser place aux influenceurs (de haine). On parle beaucoup de bataille culturelle, celle-ci implique d’être aux côtés des artistes et des lieux qui doivent rester ouverts et citoyens. Toute bataille culturelle met les artistes au centre, puisque tout théâtre est un hémicycle.
Comme partout dans le monde, l’impact de la Covid sur la santé mentale et psychiatrique d’un nombre considérable de personnes appelle des politiques publiques volontaristes. Anne de Danne, directrice déléguée de la Fondation FondaMental, dresse pour le Laboratoire un bilan de la situation et formule des propositions concrètes pour faire face à l’urgence.
Comme chacun le sait, et parce que « Gouverner, c’est prévoir », alors il est plus que temps de mettre en œuvre une politique publique de santé mentale et de psychiatrie.
Depuis mars 2020 et le début visible de la pandémie de Covid-19 en France, l’exécutif a multiplié les actions économiques et sociales et les mesures sanitaires découlant directement du nombre de malades en réanimation. Il est évidemment trop tôt pour évaluer cette action. C’est en revanche le moment pour alerter sur ce qui n’a pas été fait pour la partie immergée de l’iceberg de la Covid qu’est la santé mentale.
Pendant que la politique nationale de santé se résumait à l’action contre la Covid-19, des milliers de jeunes, d’adultes, de personnes âgées commençaient à sombrer moralement, les troubles anxieux et dépressifs augmentaient de 30 à 40%, les addictions de 50%, les « burn out » de 66%, et les services de pédopsychiatrie devaient refuser des jeunes filles de 10 ans en dépression. Dans le même temps, la consommation d’antidépresseurs et de psychotropes augmentait de 20% et les arrêts maladie de longue durée de 30%. (Source Santé Publique France).
Mais, parce que le plus souvent, les maladies psychiatriques restent souvent et longtemps sous les radars sanitaires, parce que les symptômes sont plutôt des signaux faible, et qu’en plus, notre pays est culturellement mal à l’aise avec ce sujet, tels Tartuffe, nous cachons ces malades ne savons et surtout ne voulons pas voir. Mais, la science et l’analyse des crises et des pandémies qui ont précédé celle-là nous disent que nous retrouverons ces malades, après en moyenne 15 ans d’errance diagnostique et thérapeutique, non pas dans les statistiques de la Direction Générale de la Santé mais dans celle de Pôle Emploi ou de l’aide sociale.
Même si les chiffres ne disent pas tout et notamment pas la souffrance des malades et de leurs proches, ils méritent qu’on s’y arrête un peu.
En France, les maladies psychiatriques c’est 1 personne sur 4 concernée et 1 sur 3 qui le sera au cours de sa vie, 13 ans d’espérance de vie en moins en moyenne, 8,8 millions de personnes qui souffrent de dépression, 1,6 million de troubles bipolaires et 600 000 de schizophrénie, des taux de mortalité de 2 à 5 fois supérieurs à ceux de la population générale, la première cause de handicap acquis… et 160 milliards de coûts directs et indirects par an.
Et ça, c’était avant la Covid, avant que 44% des français considèrent que la crise sanitaire a des conséquences négatives sur leur santé mentale, avant que 47% soient concernés par des symptômes dépressifs plus ou moins graves, avant que 42% aient des troubles de l’anxiété, dont 26% avec une suspicion de trouble d’anxiété généralisée et même 41% chez les 18-24 ans (Source IPSOS).
De fait, en France, on n’a jamais autant parlé de santé mentale que depuis la Covid. 53% des français l’ont noté, et c’est très bien. Mais ce n’est pas pour autant qu’on a amélioré la connaissance de la population et brisé les préjugés attachés à des maladies qui, contrairement à ce que pensent 2 français sur 3, sont des maladies comme les autres qui se préviennent, se traitent et même se guérissent.
Cela n’a pas non plus suffi à déclencher un effort sur la recherche qui, pour sa part publique, représente moins de 30 centimes d’€ par français et par an, et ce pour la première maladie chronique et le premier poste de dépense pour l’assurance maladie..
Il est plus que temps de faire ce qui a été une réussite pour des maladies qui présentent beaucoup de similitudes avec les pathologies psychiatriques, que sont les cancers. Les 2 ont de nombreuses formes, des causes multiples, des premiers symptômes « à bas bruit », des liens souvent étroits entre le sanitaire et le social, une tendance à la chronicisation..
Reprenons donc le modèle qui a fonctionné, celui du plan cancer, et appliquons le à la psychiatrie et à la santé mentale.
Lançons un plan quinquennal, de la recherche au soin personnalisé et de précision, allant jusqu’aux règles d’hygiène de vie, la formation et la communication. Confions en la gestion à un Institut dédié, multidisciplinaire, piloté par une équipe en mission, avec des objectifs clairs, une évaluation et la transparence sur les résultats.
Certes, il faudra un effort financier, mais quand la Nation dépense 160Mds pour des résultats aussi mauvais, investir dans la recherche, le soin, la formation et l’information est forcément rentable.
En plus, et c’est en France absolument rarissime, il y a consensus sur le constat et le caractère de « parent pauvre » historique d’une « psychiatrie sinistrée et en état d’urgence », comme sur les solutions.
Il manque « juste » l’ambition politique pour passer des paroles aux actes et traduire dans les faits et sur un sujet essentiel pour l’avenir de notre société que l’est la santé mentale et donc la santé globale de sa population, les mots d’Auguste Comte, « Savoir pour prévoir afin de pouvoir ».
Nous avons le savoir, nous avons les moyens de prévoir, nous pouvons donc agir », et c’est maintenant qu’il faut commencer.
Anne de Danne
La sobriété figure parmi les pistes de la transition énergétique. Elle n’est pas définie et couvre un éventail qui va de l’efficacité énergétique jusqu’au renoncement à des consommations d’énergie jugées dispensables. Brice Lalonde, ancien ministre de l'Environnement et ancien sous-secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, coordonnateur exécutif de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20), nous fait part de son analyse sur la sobriété énergétique en France et les défis à relever dans le domaine.
Pour le gouvernement qui a lancé un plan de sobriété énergétique en octobre 2022, Il s’agit de réduire la consommation d’énergie de la France de 10% en 2024 grâce à « des économies choisies plutôt que des coupures subies », ce qui représenterait une première marche vers l’objectif en 2050 annoncée par le président à Belfort le 8 février 2022 d’une diminution de 40% (la loi Royal prévoyait 50%) de l’énergie finale consommée en France (par rapport à 2012). Le plan énumère une série de propositions d’économies d’énergie dans plusieurs secteurs, les bâtiments, les transports, les entreprises, les collectivités. La consommation de gaz et d’électricité a en effet diminué cet hiver de près de 9%, avec l’aide de prix élevés et d’un hiver clément.Cependant le plan du gouvernement répond à une situation de crise due à l’arrêt du gaz russe et à la découverte de fissures dans les centrales nucléaires, qui a conduit à importer du gaz liquéfié américain et à brûler du gaz et du charbon pour produire de l’électricité, deux palliatifs émetteurs de CO2. Ce n’est donc qu’un apport indirect à la lutte contre le changement climatique puisque consommer moins d’énergie contribue de facto à réduire les émissions de CO2. Toutefois ce qui compte surtout, c’est de réduire la part des énergies fossiles responsables de ces émissions, donc éliminer systématiquement leur emploi dans les transports, les bâtiments, l’industrie, en leur substituant des énergies décarbonées, notamment l’électricité dont la part doit fortement s’accroître. Malheureusement les errements antinucléaires des pouvoirs publics ont fragilisé l’offre d’électricité décarbonée qu’il faut désormais augmenter à marches forcées.Décarboner les usages et les sources d’énergie, tout en maintenant le niveau de vie (débat : c’est quoi ? ) et en préservant la souveraineté, implique de mettre à disposition des Français les moyens adéquats en matière de transport, de logements, de production, de services. C’est ce qu’on résume par l’évocation d’un programme majeur d’industrialisation, lequel va nécessairement consommer de l’énergie. Les gains d’efficacité énergétique apportés par l’électricité suffiront-ils à atteindre l’objectifs de 40% de réduction de la consommation finale d’énergie de la France en 2050 ? Rien n’est moins sûr. En tenant compte de l’intensité énergétique de l’économie française (quantité d’énergie pour produire un point de PIB) et des besoins industriels de la transition énergétique, réduire la consommation d’énergie finale de 40% en 2050 semble hors d’atteinte, même si l’on joue sur l’écart entre les consommations primaire, secondaire et finale (la consommation du vélo est insignifiante tandis qu’il a fallu de l’énergie pour le fabriquer, paradoxe de la transition).La prévision des besoins en électricité pour 2050 s’établit aujourd’hui autour de 750 TWh, une hausse de plus de 60% par rapport à 2019. Il faut en effet additionner l’électrification des véhicules, la fabrication des batteries, l’extraction et le raffinage des matériaux, le passage aux pompes à chaleur dans les bâtiments convenablement isolés, la production d’hydrogène par électrolyse, le déploiement d’éoliennes sur terre et sur mer, le décuplement du parc solaire, la construction d’une trentaine de réacteurs nucléaires nouveaux, le transport de l’électricité, le captage et stockage ou réutilisation du CO2, la fabrication de carburants de synthèse… Ça fait beaucoup ! (L’énergie restante sera consommée sous forme de chaleur renouvelable fournie par le soleil, la géothermie, la maréthermie, la biomasse. Celle-ci pourra également être mise à contribution pour donner du biométhane ou des biocarburants, mais la ressource restera limitée).L’insistance mise sur la réduction de la consommation d’énergie au détriment de celle des émissions de CO2 mène à commettre des erreurs. Ainsi la réglementation thermique des bâtiments a longtemps favorisé le gaz et pénalisé l’électricité. C’est que le gaz brûle avec un bon rendement tandis que l’électricité doit d’abord être produite avant utilisation. Le diagnostic de performance des bâtiments a donc alourdi artificiellement l’électricité d’un handicap appelé « coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire » qui double la consommation électrique réelle utilisée pour le chauffage et l’eau chaude et déclasse les bâtiments alimentés à l’électricité. C’est oublier que l’électricité d’origine nucléaire, hydraulique ou renouvelable ne contribue pas au dérèglement du climat, à la différence du gaz, du fioul ou du charbon. La performance climatique doit éclairer la performance énergétique. Sans doute l’hostilité au nucléaire a-t-elle joué un rôle dans la réprobation de l’électricité.Au-delà des comportements individuels et des politiques d’électrification, la sobriété dépend de l’organisation du temps et de l’espace, des services collectifs, de la mutualisation de certains biens, des produits mis sur le marché, des incitations tarifaires ou fiscales, des lois et règlements. Certains ont suggéré que la semaine de quatre jours et le télétravail relevaient d’une politique de la sobriété. Au reste l’énergie n’est pas seule en cause, mais aussi les aliments, les matériaux, les sols, l’eau, voire le téléphone portable. Est-ce qu’une forme contemporaine de tempérance peut faire écho au « Rien de trop » des Anciens ? Vanter un épicurisme moderne est plus gratifiant que multiplier les interdits. Pour une formation politique sollicitant les suffrages de ses compatriotes, le curseur est difficile à placer entre les nécessités de la transition et les risques de réaction d’électeurs excédés par les admonestations écologistes.Pas de doute cependant, il y a des limites aux capacités de la biosphère à supporter la prédation et les déchets des sociétés humaines (débat : la prédation et les déchets de qui ?), les collapsologues n’ont pas tort de nous alerter. Peut-on croître sans fin ? Il faudrait que l’économie crée de la valeur en allégeant son empreinte écologique, que le capitalisme rétribue le capital naturel, que les passagers du vaisseau spatial Terre se reconnaissent solidaires. On dirait que nos gouvernements, nos entreprises, nos élus prennent conscience de la situation. Les surenchères fusent, les lois se succèdent, mais les progrès sont lents, à chaque jour suffit sa peine. Avons-nous le temps d’attendre qu’un nouvel Adam Smith écrive le livre de l’économie écologique ? que les 190 Etats de la planète s’entendent ? que des partis écologistes libérés du gauchisme émergent enfin ? Le rythme du dérèglement climatique est si terrifiant que l’on se prend à espérer un comité de salut public. Mais je ne suis plus dans la sobriété…
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