Notre République fondée sur l’Humanisme et l’Universalisme des droits de l’Homme est définie par l’article 1 de la constitution comme étant indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Si nous sommes une immense majorité à adhérer à ces principes, l’ardeur à les promouvoir et à les ancrer dans le 21ème siècle s’est émoussée au fil des années. Pour certains, la République est devenue un concept daté qui n’a pas rempli toutes ses promesses ; pour d’autres, elle est une évidence à laquelle on ne prête pas attention, parce qu’acquise à tout jamais.
Pourtant, face aux attaques de toute part auxquelles elle doit faire face et aux défis posés par le 21ème siècle, nous sommes plus que jamais convaincus qu’il nous faut porter, auprès de chaque citoyen, la promesse Républicaine et lui donner tout son sens au quotidien.
Ne l’oublions pas, rien n’est jamais acquis : ni nos droits fondamentaux, ni les institutions qui les garantissent.
Nous ne devons pas laisser prospérer sans réagir dans notre société des forces qui fragilisent les fondements de notre contrat social.
Nous ne devons pas laisser nos concitoyens être tentés par le repli : repli sur soi, sur son genre, sa race, sa religion, son territoire, une tentation qui va à rebours de la philosophie de l’émancipation portée par les Lumières et notre République.
Au contraire, nous devons nous mobiliser pour porter et promouvoir le sens de la République et en faire partager le goût.
Nous devons collectivement montrer, tout particulièrement aux plus jeunes, comment le projet républicain, qui est un horizon à atteindre, est le seul à même de répondre aux défis de notre époque.
Dans un monde globalisé où les forces de fragmentation sont multiples, le projet républicain a en réalité plus de pertinence que jamais. En ayant pour boussole la liberté et la dignité humaines, il permet de penser les défis de notre temps.
Ces défis sont notamment de trois ordres : écologique, technologique, géopolitique.
En premier lieu, le défi climatique. La République doit prendre à bras le corps la question de la préservation de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique. La République, parce qu’elle a par définition pour objet le bien commun, doit se donner pour but de conduire les nécessaires adaptations de la société conduisant à un modèle économique responsable, qui n’hypothèque pas l’avenir des générations à venir et ne laisse personne de côté.
Seule la République nous offre ce cadre nous permettant de nous projeter collectivement dans un destin commun. Le respect de la vie est consubstantiel au projet républicain. Ce qui emporte une vision volontariste, constructive aux antipodes du fatalisme ou du nihilisme. L’écologie républicaine porte une confiance dans notre capacité à prendre notre destin en main, par le progrès scientifique, par le civisme, par l’éducation.
En deuxième lieu, le défi technologique. Pour ne pas inverser le rapport de l’homme à la machine, le projet républicain donne un cadre à ce que la technologie permet, sur le plan économique, scientifique, démocratique, éthique. Il lui revient ainsi de répondre à la question centrale de notre époque : comment un monde de plus en plus technologique peut-il être aussi de plus en plus humain ?
En troisième lieu, le défi géopolitique. Portées par l’ambition d’imposer leur vision du monde, les volontés hégémoniques de certains pays ou de certains pouvoirs dépassent très largement de seules motivations économiques. Si le phénomène est évidemment millénaire, il faut souligner combien ces modèles de pensée s’assument volontairement dans la négation systématique de l’esprit des Lumières. Dès lors, si le projet républicain est fondé sur le respect d’autrui, le dialogue et l’ouverture, il lui revient d’avoir le souci constant de la fermeté des principes démocratiques.
Dans cette triple démarche, la République doit redonner à chacun confiance dans le progrès, mais dans une vision qui croit en la science, en connaît les limites, accepte et célèbre la dimension rationnelle et émotionnelle de l’être humain, respecte la quête métaphysique de l’homme et les religions et se donne pour objectif de toujours mieux connaître l’Homme et le monde qui l’entoure, de toujours mieux le servir, dans un plus grand respect de la nature.
Comme elle a su le faire par le passé, notre République fera face aux défis du XXIème Siècle et pourra être un modèle, pour autant qu’elle sache répondre aux nouveaux enjeux de notre temps.
C’est pour y parvenir que nous avons créé le « Laboratoire de la République ».
Le « Laboratoire de la République » a pour ambition de réaffirmer la République en tant que socle de la Démocratie et de redonner à chacun le sens de l’idéal qu’elle porte en elle.
Nous réaffirmons que, par-delà les clivages politiques, la République place en son cœur l’émancipation de chacun, en refusant la tentation de l’individualisme et du repli sur soi, avec le souci constant de la solidarité et de la fraternité.
Nous réaffirmons que nous sommes, avant d’être femme ou homme, des êtres humains libres et égaux en dignité et en droit. Pour nous, le féminisme est un humanisme.
A travers le débat d’idées, l’action et l’engagement public, le « Laboratoire de la République » a vocation à rassembler tous les femmes et les hommes qui, sans se définir par rapport à un parti, à un clan, veulent consolider la République et le Pacte républicain autour des valeurs qui les fondent.
Il ne s’agit pas seulement de protéger notre République contre ceux qui voudraient la voir vaciller mais d’apporter des réponses concrètes aux défis actuels afin de tracer un chemin pour les générations nouvelles en liant pensée et action.
Cette ambition est celle du Laboratoire de la République.
