Du 29 au 31 août, l'Université d’été du Laboratoire de la République prend ses quartiers à Autun, au cœur de la Bourgogne.
Dans un contexte de crise inédite en France et à l’international, ces 3 jours permettront d’échanger et d’être force de proposition sur les grands enjeux auxquels notre République est confrontée. Ouverte à tous, cette première édition est placée sous le signe de la Jeunesse et de l’égalité des territoires.
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Les inscriptions sont fermées.
Quand ? Du 29 au 31 août 2024
Où ? À Autun
Gare Le Creusot – Montceau TGV (à 30 min en voiture ou navettes de bus)TGV pour Paris Gare de Lyon : 1h20TGV pour Lyon : 40 minutes
IMPORTANT : Pour trouver votre horaire de TGV sur le site SNCF Connect, indiquez en gare de destination « Le Creusot-Montceau TGV » (non pas « Autun »)
À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le Laboratoire de la République interroge certains de ses membres les plus jeunes. Babette, Foucauld et Thomas partagent avec nous leurs opinions et leurs perspectives sur les enjeux environnementaux actuels. Cette année, la campagne de la Journée mondiale de l'environnement se concentre sur la restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse.
Le Laboratoire de la République : Quelles sont les principales menaces environnementales auxquelles notre planète fait face aujourd’hui ?
Babette : En premier lieu, je mettrais en avant la crise climatique et le réchauffement global. J'envisage cette situation de manière alarmiste. Pour moi, la crise climatique est la principale menace, car le climat est le préalable indispensable à toute vie, humaine, végétale, animale. Mais il ne faut pas oublier la crise de la biodiversité et la crise de l'eau, dont l’ampleur et l’impact sont aussi inquiétants. L’ensemble de ces crises rend nécessaire la transition écologique. En parallèle, il est crucial d'agir sur la pollution de l'air, cause et conséquence du réchauffement climatique, car ses conséquences sanitaires sont déjà visibles à très court terme. La pollution de l'air est un problème sérieux, particulièrement en région parisienne, mais aussi dans le reste de la France. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'air est pollué même dans des zones qui semblent préservées : il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique. Personnellement, j'ai développé de l'asthme à cause de la qualité de l'air. En France, la pollution de l'air cause 40 000 décès par an et rien que pour ça, il est crucial d’agir à l’échelle nationale même si la France n’est pas le pays le plus émetteur.
Foucauld : Oui, je suis d'accord avec Babette, et j'adjoindrai également la perte de biodiversité. L'eau est, bien entendu, un autre enjeu majeur. J’ajouterai que l'homme est aussi une grande menace pour la planète.
Thomas : Il y a d'abord l'activité agricole, car le modèle agricole dominant actuel constitue une menace indéniable pour l'environnement. À cela s'ajoutent plusieurs autres facteurs. L'expansion urbaine, par exemple, est problématique. Le modèle actuel d'expansion des villes et de développement pavillonnaire contribue à l'artificialisation des sols, perturbant les cycles de l'eau, du carbone et de l'azote. En résumé, les pratiques agricoles, l'urbanisation, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre liées aux industries et aux activités humaines, y compris la déforestation, posent de sérieux problèmes environnementaux.
Le Laboratoire de la République : Pensez-vous que les politiques nationales et européennes actuelles sur l'environnement sont suffisantes pour répondre aux défis écologiques ?
Babette : Je pense qu'on ne fait pas assez, bien que je sois pleinement consciente de l'ampleur de la tâche. Changer de modèles politique, économique, social, commercial, technologique, et industriel ne se fait pas en un claquement de doigts. Cela prend du temps, et nous sommes vraiment à un tournant crucial. Nous commençons peut-être à comprendre qu'il faut réformer certains aspects de notre modèle actuel. Cependant, en regardant ce que disent les scientifiques, il est clair que nous ne faisons pas assez et que nous risquons d’excéder les limites définies par l’accord de Paris. Cela dit, je reconnais que des efforts sont faits, et la France joue un rôle de leader au niveau international. J'essaie de me concentrer sur les faits concrets plutôt que sur les grandes idées, car même si elles sont inspirantes, leur mise en œuvre pratique est souvent difficile. Je suis pragmatique et préfère observer les progrès réalisés plutôt que de me focaliser uniquement sur ce qui devrait être fait, bien que ce cadre soit important à garder en tête. À l'échelle européenne, la France est également un moteur dans cette dynamique. Nous verdissons considérablement nos stratégies diplomatiques, ce qui est à mon avis très positif.
Foucauld : Il y a un élément essentiel à considérer : une politique nationale seule ne peut pas suffire à lutter contre le réchauffement climatique. Des politiques à grande échelle, que ce soit au niveau européen ou international, sont indispensables. Ensuite, il est incontournable d'adopter des mesures politiques pour gérer la raréfaction de l'eau, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le modèle agricole global, et la perte de biodiversité. Il est donc nécessaire de passer par des actions politiques globales pour agir efficacement contre le réchauffement climatique. Le problème est que plus il y a d'acteurs impliqués, plus il est difficile de parvenir à un consensus, car chaque pays a ses propres intérêts à préserver et ses propres activités à maintenir. La France, par exemple, étant un pays largement développé, peut se permettre de se poser ces questions, contrairement à des pays en voie de développement qui ont des priorités différentes, comme leur propre croissance économique avant les considérations écologiques. C'est une dynamique souvent observée lors des COP et c'est également le principal obstacle des accords de Paris : certains pays respectent ces accords, tandis que d'autres ne le font pas, chacun ayant ses propres intérêts à défendre.
Thomas : Il est essentiel d'avoir une approche globale pour lutter contre le réchauffement climatique, car chaque pays n'avance pas au même rythme. En France, de nombreuses actions sont mises en place, comme la loi Climat et Résilience visant la zéro artificialisation nette des sols. Cependant, cette loi ne résout pas entièrement les problèmes liés à l'expansion urbaine et aux maisons individuelles. En Europe, de nombreuses normes environnementales sont établies avec le Pacte Vert. La PAC, bien qu'initialement non axée sur l'environnement, inclut désormais des objectifs de verdissement. Cependant, ces derniers sont insuffisants pour encourager une transition ambitieuse des pratiques agricoles. À l'échelle mondiale, il est difficile de parvenir à un consensus global, mais des progrès notables sont réalisés. Par exemple, les pays du Moyen-Orient, autrefois réticents, s'engagent désormais dans des accords internationaux. À la COP28, les signataires ont promis de tripler la capacité d'énergie renouvelable d’ici 2030, un engagement significatif. Ces accords permettent également aux ONG d'attaquer les États qui ne respectent pas leurs engagements. Il est crucial de reconnaître ces avancées et de voir le verre à moitié plein, car les progrès, bien que lents, sont exponentiels et donneront des résultats positifs à long terme.
Le Laboratoire de la République : Avez-vous déjà participé à des initiatives ou des projets visant à protéger l'environnement, et quels gestes écologiques pratiquez-vous au quotidien pour réduire votre empreinte carbone ?
Babette : Je ne suis pas engagée dans des associations, mais j'ai entrepris des démarches personnelles, petit à petit. Il existe de nombreux leviers pour réduire son empreinte carbone, et je suis persuadée que chacun peut identifier les comportements durables qui sont le moins coûteux (en temps, en argent, en efforts) pour lui. Mes efforts personnels se concentrent sur la réduction des déchets. Beaucoup d’alternatives durables aux objets à usage unique peuvent être utilisées rapidement et facilement : souvent, elles sont moins chères et similaires sur le plan pratique. Je ne calcule pas mon empreinte carbone précisément, mais j'essaie d'adopter un mode de vie plus durable, de faire des petites choses à mon échelle. Par exemple, j'ai réduit ma consommation de viande sans l'éliminer totalement, je fais attention à ma consommation d’eau. J'essaie aussi de convaincre mes proches d'adopter des gestes faciles à mettre en place. Je pense que nous avons besoin de politiques publiques et de mesures facilitatrices. Je suis vraiment contre l'idée de faire peser toute la responsabilité écologique sur le citoyen lambda. Quand on nous dit qu'il faudrait limiter nos voyages en avion, je dis non, car l'ouverture au monde est cruciale. Et il est exclu d’imposer cette contrainte aux individus et pas aux énormes industries dont on ne compte pas les bateaux et avions en transit. Il faut une réforme des modèles industriels et économiques, peut-être grâce à un marché des quotas carbone plus ambitieux.
Foucauld : Je n'ai jamais participé à une manifestation pour le climat non plus. Il y a une différence générationnelle : ceux qui participent à ces manifestations sont souvent plus jeunes. Moi, j'étais déjà en études supérieures quand cela a commencé, et ce n'était pas une activité courante, surtout en école de management. C'est un effet générationnel.
Thomas : Je n'ai jamais participé aux marches pour le climat, mais fais des efforts pour trier mes déchets par exemple. Je continue à manger de la viande, mais de moins en moins, conformément aux recommandations sanitaires. Je trouve toujours aberrant d'utiliser des bouteilles d'eau en plastique. Je minimise ma consommation d'eau lorsque je prends une douche et cuisine, c’est un sujet très important. Pour mes déplacements, je maximise le train. Il est important de savoir que lors de la crise de la COVID-19, les émissions de CO2 mondiales ont fortement diminué, induisant une baisse de 7% des émissions en 2020. Cela signifie que la plupart des émissions de CO2 sont liées à un défi plus grand, et que nous devons prendre de plus forts engagements pour être à la hauteur.
Foucauld : Je te rejoins sur ce point. Je perçois une réelle attente de progrès de la part de cette génération, combinée à une incompréhension de la complexité du fonctionnement du monde. C'est un schéma commun à toutes les générations plus jeunes, où il y a souvent une lutte initiale suivie par la réalisation que le monde est bien plus complexe qu'on ne le pensait. En ce qui concerne les négociations climatiques internationales, je pense qu'il est important de ne pas considérer le verre comme à moitié vide. Les négociations climatiques ont leur importance, même si elles ne progressent pas aussi vite que certains le souhaiteraient. Nous ne pouvons pas ignorer des pays comme les Émirats arabes unis ou l'Arabie saoudite, même s'ils sont des gros émetteurs de CO2, car ce sont aussi des acteurs importants dans la transition vers les énergies renouvelables. Une incompréhension fondamentale réside dans le fossé entre la volonté politique écologique et la réalité vécue par les citoyens. La crise des Gilets jaunes en est un exemple frappant. Certaines mesures écologiques ont un impact disproportionné sur des populations qui utilisent leur voiture par nécessité pour se rendre au travail. Il y a aussi une résistance à la densification urbaine, même si cela pourrait être une solution pour réduire l'artificialisation des sols. En somme, il existe un écart entre les aspirations écologiques et la réalité quotidienne des gens, qui souvent privilégient leur confort immédiat sans toujours considérer les implications à long terme sur l'environnement.
Babette Depanian est étudiante en Master 2 Affaires publiques à Science Po Paris.
Foucauld Kneuss est chargé de mission dans l’enseignement supérieur.
Thomas Jay est étudiant en 1ère année de cursus ingénieur à AgroParisTech.
Le jeudi 23 mai, l'antenne de Paris-Saclay a organisé une table ronde intitulée "Agriculture et énergies vertes. Des destins communs ?" à AgroParisTech. Cet événement a rassemblé des experts pour discuter des liens étroits entre l'agriculture durable et les énergies renouvelables, mettant en avant les pratiques innovantes et les synergies possibles entre ces deux secteurs.
Intervenants et thématiques abordées
Antoine Armand, député et auteur de "Le mur énergétique français", a ouvert la discussion en soulignant les défis énergétiques auxquels la France est confrontée et en expliquant comment l'agriculture peut jouer un rôle clé dans la transition énergétique. Son intervention a porté sur l'urgence de développer des politiques intégrées qui favorisent à la fois la production agricole durable et les énergies renouvelables.
Benoît Gabrielle, enseignant-chercheur à AgroParisTech et auteur principal du chapitre "Bioénergies" du rapport du GIEC de 2011, a détaillé les différentes formes de bioénergies et leurs potentiels pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il a également souligné l'importance de la recherche et de l'innovation dans ce domaine pour maximiser les rendements énergétiques tout en préservant les écosystèmes.
Clémence Daudé, responsable des partenariats agricoles de Photosol et ancienne analyste agricole pour le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, a partagé son expérience dans le développement de projets agricoles intégrant des sources d'énergie renouvelable. Elle a présenté des cas concrets de partenariats réussis entre agriculteurs et entreprises de l'énergie solaire, mettant en lumière les bénéfices économiques et environnementaux de ces collaborations.
Conclusion et perspectives
La table ronde s'est terminée sur une note optimiste, avec un consensus sur la nécessité d'unir les efforts des secteurs de l'agriculture et des énergies renouvelables pour relever les défis environnementaux actuels. Les échanges ont mis en lumière des initiatives prometteuses et ont encouragé la poursuite du dialogue et de la collaboration entre les différents acteurs.
Au cours de cette table ronde ont été évoquées de nombreux sujets relatifs à des questions de plus en plus prégnantes dans les débats environnementaux :
Y a-t-il nécessairement une concurrence entre productions agricoles alimentaire et énergétique ?
Comment les bioénergies peuvent aujourd’hui répondre à la nécessité de décarboner notre économie ? Jusqu’à quel point ?
Quels sont les obstacles à surmonter pour rendre nos lois actuelles efficaces en matière de transition énergétique, sans compromettre notre capacité à avoir une production alimentaire suffisante ? En France ? En Europe ?
Il ressort de ces discussions que nous devons envisager d’adopter une perception multifonctionnelle des systèmes agricoles : au lieu d’opposer production alimentaire et production énergétique à partir de ressources agricoles, il est possible de mettre en place des systèmes combinant les deux, sans nécessairement en compromettre une. La nécessité de produire de l’énergie sur notre sol s’inscrit dans une perspective d’indépendance par rapport à des pays avec lesquels les relations diplomatiques sont incertaines.
Cette table ronde a clairement démontré que l'agriculture et les énergies vertes ont des destins communs, et qu'ensemble, elles peuvent contribuer significativement à un avenir plus durable et respectueux de l'environnement.
https://youtu.be/iSLdWzgxQog
Le jeudi 23 mai, vous êtes invité à une nouvelle table ronde organisée par l'antenne de Paris-Saclay : "Agriculture et énergies vertes. Des destins communs ?". Elle aura lieu à AgroParisTech.
Cette table ronde sera autour de l'agriculture durable et les sources d'énergie renouvelables. Au cœur de cet événement se trouve un dialogue stimulant sur la manière dont ces deux secteurs interagissent, s'influencent mutuellement et offrent des solutions innovantes aux défis environnementaux contemporains. Nous mettrons en lumière les meilleures pratiques en matière d'agroécologie, d'énergies renouvelables et de synergies entre les deux domaines. Comment promouvoir une agriculture respectueuse de l'environnement et développer des sources d'énergie propres ?
Intervenants :
Antoine Armand, député, auteur " Le mur énergétique français"
Benoît Gabrielle, enseignant-chercheur AgroParisTech - Physique de l'environnement et bioénergies. Auteur principal du chapitre "Bioénergies" du rapport du GIEC de 2011.
Clémence Daudé, responsable des partenariats agricoles de Photosol. Ancienne analyste agricole pour le ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères.
Échanges suivis d'un cocktail
Quand ? Jeudi 23 mai, à 18h
Où ? AgroParisTech
22 place de l'Agronomie, 91120 Palaiseau
Participation libre, inscription obligatoire
Pour s'inscrire, cliquez ici
Entretien avec Tatiana Giraud, membre de l’Académie des sciences, écologiste et biologiste reconnue pour ses recherches sur la biodiversité et les interactions entre espèces. Elle est actuellement directrice de recherche au CNRS et autrice de l'ouvrage "L'attention au vivant" (ed. de l'Observatoire, collection Laboratoire de la République). Face à l'effondrement de la biodiversité, elle explore le rôle crucial de toutes les espèces sur Terre et de l'équilibre de tout notre écosystème pour notre propre existence.
Dans un monde où la biodiversité est menacée par des pressions croissantes, le livre "L'attention au vivant" de Tatiana Giraud offre une lueur d'espoir et un appel à l'action. À travers cet ouvrage percutant, elle explore les intrications complexes de l'effondrement de la biodiversité et souligne le rôle essentiel que celle-ci joue dans le maintien de l'équilibre écologique de notre planète.
"L'attention au vivant" n'est pas seulement un appel à l'action, c'est aussi un plaidoyer passionné pour la préservation de la vie sous toutes ses formes. Cet entretien avec Tatiana Giraud nous invite à réfléchir sur notre rapport à la biodiversité et nous inspire à devenir des acteurs du changement pour un avenir où la vie prospère dans toute sa splendeur.
https://youtu.be/aIREfWj5BXI?feature=shared
Cette table ronde "S'engager pour la protection de la biodiversité" a été organisée avec des associations de jeunesse, ainsi que des intervenants faisant valoir leurs expériences et approches s’agissant de la protection de la biodiversité. Science, sensibilisation, et institutions ont été autant de thèmes évoqués avec la présence de Philippe Vallette (président du Forum mondial des aquariums, membre du Conseil scientifique de la Fondation de la Mer), Antoine Gardarin (agronome-écologue AgroParisTech) et Virginie Atlan (présidente de Nous Les Ambitieuses ! , fondatrice du concours « Embarquement immédiat »). L'évènement a marqué l'ouverture d'une nouvelle antenne du Laboratoire de la République.
Mercredi 21 février, AgroParisTech a été le théâtre d'un événement marquant pour la protection de la biodiversité. En effet, cette table ronde a célébré l'ouverture d'une nouvelle antenne du Laboratoire de la République dédiée à cette cause essentielle. Plusieurs personnalités se sont rassemblées pour discuter des enjeux actuels et des actions concrètes à entreprendre pour préserver la diversité biologique de notre planète. L'événement a ainsi été l'occasion de souligner l'importance de s'engager activement dans la protection de la biodiversité et d'encourager la collaboration entre les différentes parties prenantes pour relever ce défi crucial pour l'avenir de notre environnement.
https://youtu.be/dpD_lcmtx9s
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