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Agriculture durable en Europe : entre défis, innovations et réalités

par Fanny Barthelemy le 27 février 2024
L'impact du dérèglement climatique sur la production agricole et viticole en Europe est devenu une préoccupation majeure. Des initiatives européennes telles que le Green Deal visent à rendre l'agriculture plus respectueuse de l'environnement et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, cette transition vers une agriculture plus durable n'est pas sans susciter des critiques, notamment de la part des agriculteurs. Certains estiment que les normes environnementales imposées par l'Union européenne entraînent une accumulation de contraintes et de normes jugées excessives. Alors que la préservation de l'environnement est cruciale, il devient impératif de trouver un équilibre entre les objectifs environnementaux ambitieux et la viabilité économique des exploitations agricoles. Fanny Barthelemy, fondatrice d’OWA Learning, formatrice et consultante sur les enjeux du développement et de la transformation durable, nous fait part de son expertise.
Le Laboratoire de la République : Quels sont les impacts concrets du dérèglement climatique sur la production agricole et viticole en Europe ? Comment le secteur s'adapte-t-il à ces changements ? Fanny Barthelemy : Le dérèglement climatique, avec son cortège de phénomènes météorologiques extrêmes, représente une menace croissante pour l'agriculture et la viticulture européennes et bouleverse les écosystèmes agricoles européens. Les agriculteurs et viticulteurs sont confrontés à des défis croissants, notamment l'altération des cycles des cultures, la fréquence accrue des événements extrêmes comme les vagues de chaleur ou les gelées tardives, qui compromettent la floraison et la fructification. Les changements dans la distribution des précipitations entraînent soit des périodes de sécheresse prolongées, soit des inondations, affectant ainsi la qualité et la quantité des récoltes. Ces dérèglements perturbent également les cycles de croissance et augmentent la prévalence des maladies et des ravageurs. En réponse à ces dérèglements, le secteur agricole fait face et innove avec l'adoption de méthodes telles que l'agriculture biologique, en biodynamie, de conservation des sols, agriculture régénératrice qui renforcent notamment la résilience des sols. L’innovation variétale est un des éléments techniques de réponse à ces enjeux. Les organismes de défense et de gestion (ODG) ont désormais la possibilité d’intégrer de nouvelles variétés dans leur cahier des charges, une possibilité encadrée par la réglementation française et européenne. Ces nouvelles variétés sont dénommées Variétés d’intérêt à des fins d’adaptation (VIFA) pour les ODG d’AOP (directive INAO). Afin d’aider les viticulteurs, InterLoire a par exemple publié un guide sur les variétés d’intérêt à fin d’adaptation. Le cépage « Voltis » a été agréé, en phase de test, pour la production de Champagne AOC. Il s'agit d'un essai d'un cépage à « résistance durable » (ResDur1) qui permet de réduire drastiquement les traitements phytosanitaires contre les maladies fongiques (mildiou et oïdium) dans le domaine de l'appellation. Ceci dans le cadre des "Variétés d'Intérêt à Fin d'Adaptation" (VIFA), soit jusqu'à 5 % des surfaces cultivées d'une exploitation et jusqu'à 10 % des mélanges sur une durée de 5 ans (renouvelable une fois que). L'ajustement des périodes de semis et de récolte, la diversification des altitudes de plantation sont quelques-unes des autres stratégies adoptées. Les nouvelles technologies, telles que les satellites et les capteurs de sol, permettent un suivi en temps réel des besoins des cultures, contribuant ainsi à une gestion plus efficace des ressources. La télédétection par satellite, par exemple, a permis aux agriculteurs de réduire l'usage des engrais en ajustant l'apport aux besoins réels des plantes. Ces innovations représentent des étapes importantes vers une agriculture européenne plus résiliente et adaptative, capable de répondre aux exigences d'un climat en mutation. Le Laboratoire de la République : Quelles sont les principales initiatives de l'Union européenne en matière d'agriculture durable pour faire face aux défis du dérèglement climatique ? Fanny Barthelemy : L'Union européenne (UE) est attachée à promouvoir des pratiques agricoles durables, consciente des défis environnementaux et sociaux auxquels le secteur est confronté. Dans un contexte de changement climatique et de diminution de la biodiversité, l'UE a redoublé d'efforts pour assurer la pérennité de l'agriculture tout en préservant les ressources naturelles. Face à ces défis, l'Union européenne a lancé plusieurs initiatives clés. La stratégie "De la ferme à la fourchette" s'inscrit dans le cadre du Green Deal européen et vise à rendre les systèmes alimentaires durables et résilients. Son objectif est de tendre vers « un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement », tout en limitant les émissions de CO2 et en minimisant les atteintes à la biodiversité. L'accent est mis sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'agroécologie, la protection de la biodiversité et le renforcement de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Elle comprend donc des mesures pour promouvoir des aliments sains et durables, réduire l'empreinte environnementale et sociale de la production alimentaire, et renforcer la résilience des producteurs. Un des objectifs spécifiques est d'atteindre 25% de terres agricoles consacrées à l'agriculture biologique d'ici 2030. Exemples d’initiative : Le projet "LIFE Agriadapt" avait pour but d'adapter l'agriculture européenne au changement climatique en développant des pratiques agricoles durables adaptées à différentes régions. Face aux enjeux climatiques pour l'agriculture française et européenne, le projet européen LIFE AgriAdapt a élaboré diverses ressources, outils et méthodes pour l'adaptation durable des exploitations agricoles de grandes cultures, élevage, cultures permanentes. 4 organisations situées en France (Solagro), Allemagne (LCF), Espagne (FGN) et Estonie (EMU) se sont associées dans le cadre de ce projet (sur la période allant de septembre 2016 à avril 2020). La singularité de Life AgriAdapt est d'avoir développé et appliqué une méthodologie commune permettant de caractériser la vulnérabilité climatique à l'échelle de l'exploitation agricole sur un réseau de 126 fermes pilotes en Europe, dont 34 suivies par Solagro en régions Occitanie et Grand Est1. "Horizon Europe" est l'initiative phare de l'UE dans le domaine de la recherche et du développement, décomposée en différents clusters. Le mandat d'Horizon Europe pour le Cluster 6 (alimentation, bioéconomie, ressources naturelles, agriculture et environnement) est de fournir des opportunités pour renforcer et équilibrer les objectifs environnementaux, sociaux et économiques et de mettre les activités économiques humaines sur la voie de la durabilité. Par conséquent, le paradigme sous-jacent du Cluster 6 est la nécessité d'un changement transformateur de l'économie et de la société de l'UE pour réduire la dégradation de l'environnement, stopper et inverser le déclin de la biodiversité et mieux gérer les ressources naturelles tout en répondant aux objectifs climatiques de l'UE et en assurant la sécurité alimentaire et hydrique. Il prend en compte le contexte géopolitique en évolution et les nouvelles priorités de recherche et d'innovation axées sur le renforcement de l'autonomie stratégique ouverte de l'UE, en particulier dans les secteurs de l'énergie et de l'alimentation. Un de ses orientations stratégiques clés est de restaurer les écosystèmes de l'Europe et la biodiversité, et gérer de manière durable les ressources naturelles pour assurer la sécurité alimentaire et un environnement propre et sain2. Le Laboratoire de la République : Les agriculteurs dénoncent les normes environnementales de l’Union européenne et notamment le Green Deal qui imposeraient un empilement de normes et de contraintes. Les agriculteurs sont-ils excessivement impactés par la politique environnementale de l'Union européenne ? Fanny Barthelemy : Bien que la transition vers une agriculture plus durable soit essentielle, elle n'est pas sans défis pour les agriculteurs. Certains estiment que le Green Deal et les réformes de la Politique Agricole Commune (PAC) introduisent une multiplicité de normes qui pèsent lourdement sur leur compétitivité, de plus l'application uniforme de ces normes sur l'hétérogénéité des pratiques agricoles européennes soulève des questions d'équité et d'efficacité. L'adoption de pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement nécessite des investissements importants et une période d'ajustement, et il est crucial que l'UE accompagne les agriculteurs à travers des aides financières et techniques, ainsi qu'une transition équitable et graduelle. L'enjeu est de taille : il s'agit de préserver la sécurité alimentaire de l'Europe tout en répondant aux exigences de la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité.

Sommes-nous en guerre ?

par Jean-François Cervel le 30 janvier 2023 Cervel
Jean-François Cervel, ancien inspecteur général de l'Éducation nationale, ancien directeur du Cnous (Centre national des oeuvres universitaires et scolaires) et membre de la commission géopolitique du Laboratoire de la République se pose la question : sommes-nous en guerre ? La réponse à cette question est manifestement oui. Le savons-nous ? Les opinions publiques des pays occidentaux en général et de la France en particulier en ont-elles conscience ? La réponse est manifestement non.
Comment expliquer cette distorsion et comment qualifier la situation étrange dans laquelle nous sommes, de ce fait, placés ? Que nous soyons en guerre est une évidence que seuls ceux qui ne veulent pas voir peuvent nier. Depuis des décennies, nous essayons de contrer les assauts de l’islamisme radical. Cette mouvance, soutenue par un certain nombre de grands états, a frappé et continue à frapper un peu partout dans le monde et dirige prioritairement ses actions contre les pays occidentaux. C’est une vraie guerre idéologique portée tant par des musulmans sunnites que par des musulmans chiites qui veulent imposer la loi islamique. Elle s’est concrétisée par de multiples conflits ouverts qui ont déstabilisé de nombreux pays de l’ensemble de l’arc arabo-islamique au long des dernières décennies. La situation en Afghanistan, en Iran, en Irak, en Syrie, au Liban, dans les pays du Sahel, comme les attentats dans nos pays montrent que cette guerre-là se poursuit et qu’elle est toujours largement entretenue. Dans le même temps, nous sommes en guerre larvée depuis des années. Cette guerre dissimulée c’est d’abord la guerre cyber qui est menée par des armées de hackers abrités, manipulés, dirigés, par des pays totalitaires pour déstabiliser nos institutions les plus diverses par des virus informatiques destructeurs, des demandes de rançons n’épargnant rien et ciblant tout particulièrement les hôpitaux, et par la diffusion de fausses informations et de propagande systématique destinées à manipuler les opinions publiques et à fausser le fonctionnement démocratique. La Russie, la Chine, la Corée du nord, dirigent ces groupes de pirates du net y compris pour alimenter leurs finances en devises. Cette cyberguerre accompagne le pillage ancien des ressources scientifiques et technologiques organisé par de multiples canaux et notamment par l’envoi d’étudiants dans les universités occidentales et par l’espionnage industriel dans toutes les entreprises travaillant avec la Chine et, a fortiori, y étant implantées. Les Etats-Unis ont été visés au premier chef par des vagues d’étudiants chinois venant s’inscrire dans toutes les disciplines scientifiques et techniques, notamment en Californie. Le rapatriement de nombre d’entre eux a été ensuite efficacement organisé par le gouvernement chinois grâce à des mesures financières très incitatives. C’est en partie grâce à cela que la Chine a pu rattraper le retard qu’elle avait accumulé en ces domaines après les délires maoïstes. Cette guerre souterraine se poursuit aujourd’hui par de multiples canaux. Mais l’affrontement prend désormais une autre dimension. Il ne se dissimule plus. Il est désormais affiché au grand jour. Les dirigeants des grands pays totalitaires, Chine et Russie en tête, affirment en clair qu’ils veulent défier les pays occidentaux et installer un nouvel ordre du monde qui fasse disparaître le modèle social-libéral qui caractérise l’occident et leur permette d’assoir leur prépondérance dans les années qui viennent. Cette logique d’affrontement est clairement revendiquée dans les textes émanant des dirigeants de ces pays. Elle se manifeste par une implantation accélérée dans toutes les régions du monde et par l’utilisation de tous les moyens technologiques, économiques et financiers permettant de pénétrer nos sociétés et d’organiser, notamment, toutes les manipulations de l’opinion publique. Elle se manifeste par une alliance affirmée de tous les dirigeants totalitaires, autour de la Russie et de la Chine, ceux des pays satellites de la Russie ( Biélorussie ) et de la Chine ( Corée du Nord ) comme ceux des pays du monde arabo-islamique pourvoyeurs des réseaux terroristes. L’accueil fastueux réservé par le roi d’Arabie Saoudite et son fils, successeur désigné, à Xi Jin Ping lors de sa visite officielle (décembre 2022) en est un témoignage flagrant quand on se souvient du mépris avec lequel le président américain avait été traité lors de son voyage à Ryad. Ces pays utilisent tous les moyens considérables dont ils disposent pour affirmer leur puissance et se moquent bien de la défense des valeurs de liberté et de démocratie. Cette logique d’affrontement se manifeste désormais par des menaces militaires clairement exprimées. Ce sont les dirigeants russes qui affirment que la troisième guerre mondiale a commencé. Ils n’ont pas hésité à engager une guerre « de haute intensité » pour essayer d’empêcher que l’Ukraine ne devienne une démocratie libérale. Ils n’hésitent pas à détruire systématiquement toutes les infrastructures et les villes de ce pays et terrorisent ses habitants. Ils menacent d’utiliser des armes de destruction massives chaque jour plus sophistiquées contre les pays occidentaux sous prétexte d’une agression contre leur pays alors que personne n’a jamais envisagé d’attaquer la Russie et que l’OTAN - eût-elle été assez stupide pour le vouloir – aurait été bien incapable de mettre en œuvre une telle opération ! Cette réalité de la guerre engagée par l’alliance des puissances totalitaires contre l’occident a pour conséquence un bouleversement économique de grande ampleur et une relance accélérée et, hier encore, inimaginable, de l’effort de réarmement que les pays occidentaux et notamment la France ont dû entreprendre en urgence. La guerre et ses conséquences sont donc présentes partout autour de nous et contre nous et elles modifient déjà profondément la situation de la France et de l’Europe. Et pourtant, malgré toutes ces manifestations indiscutables d’une montée accélérée de la conflictualité, l’opinion publique semble ne pas avoir pris conscience de la gravité des évènements qui sont en cours et de la guerre qui est engagée. Pendant ce temps, en effet, les français, plus que les autres citoyens occidentaux sans doute, continuent à revendiquer des droits sociaux nouveaux et des avancées sociétales. Ils demandent que l’Etat-Providence intervienne plus que jamais dans de multiples champs et répartisse une richesse qu’ils rechignent à produire. Ils demandent à réduire encore leur temps de travail professionnel alors qu’il ne représente plus guère que 10% de leur temps de vie ( environ 70000 heures sur 700000 ! ). Certains proposent même de détruire les entreprises et les entrepreneurs qui produisent cette richesse qui permet d’assurer ensuite la répartition et de multiplier les droits et les libertés. Ils demandent que l’Etat finance toujours de nouvelles politiques alors qu’il est déjà structurellement en déficit et que la dette et sa charge s’accroissent tous les jours. Ils ne mesurent pas que l’effort de guerre va exiger des moyens et une mobilisation considérables qu’il va falloir financer. Pourquoi une telle distorsion ? Parce que l’opinion n’a pas conscience de la réalité du conflit qui est engagé. La guerre militaire est loin, à l’Est de l’Europe ou sur d’autres continents, malgré les images quotidiennes des violences qu’elle entraîne et auxquelles on finit par s’accoutumer. Parce que nous avons connu une « guerre froide » pendant près de quarante- cinq ans, entre 1945 et 1989, sans que cela n’entame la croissance et l’enrichissement, bien au contraire, puisque c’est pendant cette période qu’est née la société de l’abondance et de la consommation. Mais surtout parce que les économies occidentales sont tellement intriquées avec celles des pays totalitaires et notamment celle de la Chine que le conflit paraît inimaginable. Comment pourrait-on faire la guerre à un pays avec lequel on a d’énormes échanges commerciaux, échanges de personnes, de produits, de services, de technologies, de flux financiers considérables ? Et effectivement on ne peut que se poser cette question. Comment cela peut-il être possible ? Cette situation relève d’une totale ambiguïté. Elle relève de la poursuite de la période précédente où les échanges se sont développés à très grande vitesse parce que tous les partenaires en tiraient profit et avec l’idée sous-jacente que « le doux commerce » allait entraîner inéluctablement l’apaisement des conflits politiques, stratégiques, idéologiques – et, a fortiori, militaires - en multipliant les liens entre les pays même de cultures et d’idéologies opposées. C’était une erreur stratégique. Les occidentaux n'ont pas vu que les pays qui ont largement bénéficié de la croissance économique générée par cette période de mondialisation ne changeaient en aucune manière leur vision du monde, leur nature totalitaire et leur volonté de détruire le modèle socio-politique occidental et les pays qui le portent. On prend la mesure aujourd’hui du caractère intenable de cette situation. On ne peut à la fois être en paix et développer les interconnexions et les échanges en tous domaines en se rendant ainsi très dépendants et être en guerre et se préparer à un affrontement total.  Les pays occidentaux ont pris conscience de cette situation paradoxale et le « découplage » est engagé. De nombreux canaux sont d’ores et déjà coupés et de plus en plus de secteurs de l’économie font l’objet de mesures de protection. Le cas des semi-conducteurs, éléments indispensables de toutes les technologies actuelles, est, évidemment, central à cet égard. La souveraineté, la protection, les industries de défense redeviennent des sujets déterminants et tous les pays du monde sont amenés à se positionner dans ce nouveau cadre mondial conflictuel. La maîtrise de la nouvelle révolution numérique et la manière de gérer la crise climatique et environnementale seront des éléments centraux de cette nouvelle guerre. Il faut savoir, aujourd’hui, jusqu’où peut aller cette situation d’affrontement et définir clairement comment nous voulons la gérer. On ne peut rester davantage dans l’ambiguïté. L’alliance des pays totalitaires veut mettre à bas l’occident, ses valeurs et les pays qui les incarnent. On ne peut continuer à l’alimenter et à lui permettre de prospérer impunément sur nos territoires. Qu’il soit nécessaire de refonder l’organisation et la gouvernance du monde pour que tous les peuples et toutes les nations du monde y aient leur place est évident. C’est indispensable pour affronter les défis qui sont communs à l’ensemble de l’humanité et, au premier chef, la crise climatique et environnementale. Mais les pays totalitaires veulent le faire en imposant leur modèle anti-libéral. Il n’est pas possible de les laisser faire alors qu’ils ont pour objectif, en dominant le monde, de mettre à bas la liberté et la démocratie. Le bloc des démocraties libérales doit donc tirer toutes les conséquences de cette situation en se préparant à affronter fermement le bloc des régimes autoritaires comme il le fait aujourd’hui en soutenant la lutte de l’Ukraine pour sa liberté face à l’autocratie russe actuelle ou en soutenant tous les mouvements populaires qui demandent la liberté et la démocratie dans tous les pays où règne un régime despotique. L’Europe doit clairement porter la bannière de la liberté et de la démocratie en résistant à tous les discours qui, au sein même des pays libéraux, remettent en cause ces valeurs universelles, porteuses de paix et de progrès. Leur défense aura un coût dont on commence à percevoir qu’il sera lourd. Il faut que les citoyens du monde libre mesurent bien que la défense de toutes les libertés et protections qu’ils ont acquises est à ce prix. 

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